Comment des “serviteurs de Dieu” manipulent Laurent Gbagbo

“La guerre du diable
contre la Côte d’Ivoire ». « La conspiration mondiale des Francs-maçons contre
le pays béni de Dieu ». Ces propos, les Ivoiriens les entendent ces derniers
jours dans certains temples et églises de la Côte d’Ivoire. Malheureusement, ce
sont pour la plupart des hommes de Dieu qui tiennent ce discours. Ces
dirigeants religieux encouragent Laurent Gbagbo dans sa logique suicidaire en
lui faisant croire qu’il est le nouvel héraut d’une lutte spirituelle entre le
bien et le mal dont la Côte d’Ivoire est l’enjeu. Depuis l’annonce des
résultats du second tour, ces pasteurs d’un autre âge ont élu domicile au
palais présidentiel et à la résidence des chefs d’Etat de Côte d’Ivoire, à
Cocody où ils multiplient prières et incantations pour, disent-ils, implorer le
Tout-puissant afin qu’Il sauve la Côte d’Ivoire du plan diabolique concocté par
satan depuis l’extérieur. Dans les temples et églises, le mot d’ordre est
clair. Il faut sauver le « frère Laurent Gbagbo ». On fait croire aux fidèles
qu’il s’agit d’un combat spirituel entre le diable et Jésus-Christ, entre deux
religions. Laurent Gbagbo étant le champion choisi par le Dieu de Jésus-Christ
pour livrer ce duel à mort. Comme Jésus, il est investi d’une mission
messianique : celle de sauver la Côte d’ivoire des suppôts du diable qui ont
décidé de s’y attaquer.
Il faut sauver le «
frère Laurent Gbagbo»
La majorité de ces «
serviteurs de Dieu » qui distillent le venin de la division, font partie du
Conseil national des Eglises protestantes et évangéliques de Côte d’Ivoire,
dirigé par le révérend Paul Ayo de l’église « Le Tabernacle ». Cet homme de
Dieu est très proche du couple présidentiel à qui il rend visite régulièrement.
Son mouvement, en 2000, a été d’un grand apport à Laurent Gbagbo. Après que la
Fédération des Eglises évangéliques de Côte d’Ivoire dirigée par le docteur
Jean-Baptiste Nielbien des Assemblées de Dieu, soit tombée en disgrâce auprès
de Laurent Gbagbo. Le leader de la FEECI à l’époque, avait confié à un
diplomate africain en poste en Côte d’Ivoire, qu’il entendait briguer au même
titre que Laurent Gbagbo la magistrature suprême. Alors que de nombreux
pasteurs comme le prophète Kacou Sévérin avaient désigné Laurent Gbagbo comme
étant le choix de Dieu. Mais depuis lors, beaucoup d’eau a coulé sous le pont.
Le docteur Nielbien et les autres leaders de la FEECI se sont rapprochés de
Laurent Gbagbo. Cependant, celui qui a les faveurs du couple présidentiel,
c’est le révérend Paul Ayo et son mouvement le CNEPECI. Ce sont ces hommes qui sont
commis à divulguer cette vision manichéenne dans toutes les églises proches du
mouvement. Ce sont encore eux, par leurs prières et autres jeûnes et
révélations, qui font croire à Simone et Laurent que le Seigneur est avec eux.
Pour ce « combat », plusieurs jours de jeûne ont été décrétés dans les églises.
Officiellement « pour prier pour le pays ». Mais en réalité
pour soutenir le « frère » Laurent Gbagbo et sa femme en prière. Ces ministres
de Dieu ont réussi à convaincre l’entourage de Laurent Gbagbo que la victoire,
malgré la fronde nationale et internationale, ne peut leur échapper. « Dieu est
Dieu », attend-on dire pour démontrer que Dieu est souverain et n’a pas de
compte à rendre à qui que ce soit.
Mais surtout pour
faire croire que le choix de Dieu n’est pas celui des hommes. On brandit même
la loi pour essayer de faire avaler le gros mensonge de Paul Yao N’Dré aux
Ivoiriens. Tout cela, malheureusement, est peine perdue. La Bible à ce sujet
est clair : « La loi est bonne, si l’on en fait bon usage » (1 Timothée 1 : 8)
« Le père du
mensonge, c’est le diable »
Aujourd’hui, ces
serviteurs de Dieu ont réussi à mettre dans la tête du chef de file de la
refondation et de ses compagnons que le verdict des urnes n’est pas la volonté
de Dieu pour le peuple de Côte d’Ivoire. Ils essayent également, tant bien que
mal, dans leurs congrégations de faire avaler ce mensonge à leurs fidèles. « Le
père du mensonge, c’est le diable », dit la Bible. Mais les pasteurs et autres
évangélistes qui rôdent autour du couple présidentiel en ont cure. Pour eux,
seuls comptent leurs intérêts. Les Ivoiriens peuvent mourir par milliers. Ils
peuvent être massacrés par les mercenaires, les miliciens et certains éléments
des FDS à qui ils ont fait croire qu’ils mènent une « guerre sainte ». Pour ces
ministres de Dieu qui opèrent aujourd’hui comme des charlatans, tous les moyens
sont bons pour « maintenir le frère Laurent Gbagbo au pouvoir ». Même s’il faut
tuer. La férocité et la brutalité avec lesquelles certains éléments des FDS
traitent les manifestants et les militants du RHDP viennent de ce «
conditionnement spirituel ». Or dit la Bible : « Tu ne tueras point » (Exode 20
: 13) ; « Aime ton prochain comme toi-même » (Marc 12 : 30) ; « Aimez vos
ennemis. Faites du bien à ceux qui vous haïssent » (Luc 6 : 27), pour ne citer
que ces versets. Malheureusement, à quoi a-t-on assisté ces jours-ci ? A des
exécutions sommaires, à bout portant d’innocentes personnes. Des manifestants à
mains nues. Sous l’approbation et la bénédiction de certains hommes qui se
réclament de Dieu. Ces ministres de Dieu sont comptables des crimes du régime
FPI au même titre que tous ceux qui les ont commandités. Car, si Laurent Gbagbo
et son clan ont donné l’ordre, eux, ont armé l’esprit de ceux qui ont appuyé
sur la détente. Et pourtant, il aurait fallu à ces derniers, dire la vérité à
Laurent Gbagbo au lieu de jouer les « faux prophètes ». Le moment venu, ils
auront à rendre des comptes à l’Eternel. Car comme le dit la Bible : « Sur le
trône de Dieu est marqué le mot Justice ».
Jean-Claude Coulibaly
Publié le Mercredi 22 Décembre 2010 | Le
Patriote
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